Vous connaissez sans doute les expressions " Elle a quarante piges" - "Il a soixante balais". Certainement ! Mais avez-vous déjà entendu l'expression  "Elle a vingt balais" ? Pas souvent. Dans le non dit se situe une frontière mal définie entre ceux qui ont droit aux années ou aux piges et ceux qui héritent des balais. Quelle est cette limite où tout bascule ? Cinquante, quarante, trente ans ? Non ! pas trente, c'est trop jeune, alors Cinquante ? Cinquante balais, ça sonne bien !

Est-ce que le mot balai évoque le coup de balai pour faire de la place aux jeunes ? En tout cas, cela résulterait d'une certaine logique !

En matière de cinéma, le mot balai a un sens un peu différent mais pas beaucoup. En dehors du balai qui retire la poussière dans le studio, il y a le coup de balai sur les rushes de qualité moyenne, non utilisables dans un montage définitif. Ce fameux coup de balai, nécessaire mais que les auteurs ont du mal à donner. Ce que l'on appelait autrefois le coup de ciseaux. Rien n'a changé. On a toujours autant de mal à supprimer ce qui n'a pas tout à fait sa place dans un montage. C'est souvent un choix douloureux.

Le film américain "LA PLANETE BLEUE" sorti en France en février 2004, qui montre des images exceptionnelles du monde sous-marin, est un exemple de coup de balai extrêmement vigoureux, rendez-vous compte, 7000 heures de rushes pour 1h32' de durée finale du film, soit plus de 99,9 % de chutes. Qui dit mieux ?
Sans vouloir égaler ce chiffre, cet exemple devrait faire réfléchir plus d'un membre du CAP, dont le Président.

Robert TASSINARI